Culture
Musique
Un dicton tchèque affirme co Čech, to muzikant, « tel Tchèque, tel
musicien ». La musique joue un rôle de premier plan dans la vie
culturelle de la capitale. Les salles de concert ou d'opéra sont
nombreuses et illustrent l'antique concurrence que se faisaient les
Tchèques et les Allemands pour la suprématie culturelle (et
politique) de la ville. Le théâtre national tchèque ouvre ses portes
pour la première fois le 11 juin 1881 en l'honneur de la visite de
l'archiduc Rodolphe d'Autriche. Incendié peu après son inauguration,
il est reconstruit en un temps record et rouvert en 1883 avec
l'opéra Libuše de Bedřich Smetana composé pour l'occasion. L’Opéra
d'État, autrefois connu sous le nom de Neuer Deutscher Theater est
achevé en 1888 pour damer le pion aux ambitions tchèques. Partagé
entre les troupes tchèques et allemandes, l'œcuménique Théâtre des
États reste surtout célèbre pour avoir été le lieu de la première du
Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart. L'édification du
Rudolfinum, aujourd'hui siège de l'Orchestre philharmonique tchèque,
date de la même époque. Achevée en 1885, cette salle de concert est
dédiée au prince héritier de l'empire, Rodolphe d'Autriche.
L’Orchestre symphonique de Prague préfère, pour sa part, jouer dans
la salle Smetana de la Maison municipale construite dans le style de
la sécession viennoise. Non content d’avoir pour l’éternité inspiré
le nom du Printemps de Prague, bucolique appellation qui recouvre
les tragiques événements du printemps 1968 qui ont marqué le pays,
le Festival du Printemps de Prague (Pražské Jaro) fête la musique
chaque année depuis 1946. Son pendant automnal, le Festival de
l’Automne de Prague (Pražský Podzim) n’a pas eu la même postérité
même s’il peut se vanter d'un semblable niveau d'excellence
musicale. Quelques musées tentent d'expliquer au touriste de passage
cette relation d'amour entre les Pragois et la musique, la villa
Bertramka rappelle le passage de Mozart chez ses amis pragois et
musiciens, Josefa Dušková et son époux František Dušek. Le musée
Antonín Dvořák est sis dans la villa Amerika, petit chef d'œuvre
d'architecture baroque de Kilian Ignace Dientzenhofer. Le musée
Bedřich Smetana retrace les pas de cet autre géant de la musique
tchèque. Le musée tchèque de la musique a récemment ouvert ses
portes dans le quartier de Malá Strana.
Musées
On vient de voir l'importance prise par la musique dans la vie
culturelle pragoise. Disons-le d'emblée, il n'en va pas de même des
arts visuels. La bibliothèque municipale de Prague relate bien cette
préférence : des rayonnages entiers de partitions, des étagères de
biographies de grands (et moins grands) compositeurs et interprètes,
des disques à emprunter - à côté de cela, quatre mètres linéaires
seulement consacrés aux beaux-arts (peinture, sculpture et
architecture). Au sud de Mala Strana, dans le quartier Smichov, se
trouve la maison de Mozart. C'est ici qu'il composa Don Giovanni.
Son premier clavecin du musicien, et une mèche de ses cheveux y sont
exposés. Ceci dit, les musées offrent de riches collections qui
valent le détour. Celles de la Galerie nationale sont judicieusement
réparties dans plusieurs bâtiments adaptés à chacune des époques
exposées : la peinture et la sculpture gothiques au couvent
Sainte-Agnès fondé en 1234 par sainte Agnès, la peinture maniériste
et baroque (en particulier les collections de Rodolphe II du
Saint-Empire sont exposées au cloître Saint-Georges, le palais
Šternberk abrite celles de l'art européen de l'antiquité à nos
jours, l'imposant palais des foires et expositions expose les
Beaux-Arts des XIXe et XXe siècles alors que la Maison à la Vierge
noire offre un aperçu de cette période d'intense création qu'est le
cubisme tchécoslovaque[17]. Les écuries du château de Prague et
celles du palais Wallenstein servent de cadre aux expositions
temporaires de la Galerie nationale. Le musée national qui domine de
sa masse imposante la place Venceslas hésite entre une fonction de
muséum d'histoire naturelle (avec de riches collections de
minéralogie) et celle de panthéon de la nation tchèque (avec une
coupole honorant les grands hommes du pays). Il est gratuit tous les
premiers lundi du mois. Le musée juif de Prague dans l'ancien ghetto
de Josefov retrace l'histoire de cette communauté essentielle à la
culture de la ville. Hitler voulant faire de Prague le « musée de la
race disparue », le musée Juif de Prague a beaucoup hérité des
collections amassées à l'époque.
Issu d'une collection privée et exposant les artistes contemporains,
le musée Kampa permet de découvrir, entre autres, František Kupka,
l'un des créateurs de l'abstraction au début du XXe siècle ou Otto
Gutfreund, auteur de la première sculpture cubiste. Il s'est
récemment enrichi de la donation de Jiří Kolář, poète passé à la
postérité pour son œuvre de plasticien, en particulier avec ses
collages. Le musée du communisme est size à l'extrémité des "champs
Elysées Praguois" (la grande voie s'étirant à partir de la place
Venceslas, en tchèque "Václavské náměstí" ) et offre aux visiteurs
tout un exposé des années communistes tchécoslovaques et praguoises
(en particulier entre 1948 et 1989 correspondant aux années où le
communisme était au pouvoir à Prague), renforcés par des expositions
d'objets, de photographies, de bruits et même de pièce et de films,
avec le plus souvent des panonceaux explicatifs traduits en
français, afin de témoigner des changements, présentés comme
dramatiques, survenus durant cette période. Le thème sans équivoque
de l'exposition étant ""Communism- the Dream, the Reality, and the
Nightmare"". Proche de la maison municipale, le musée Mucha propose
quant à lui une collection d'œuvres et une histoire de la vie du
fameux peintre Alfons_Mucha ayant marqué de son passage et de son
art délicat et Prague, puisqu'il a entre autres réalisé la peinture
monumentale de la maison municipale de la ville, mais aussi Paris et
le reste du monde. Vous trouverez également dans la Vieille Ville
d'autres musées plus touristiques tels que le Musée des instruments
de tortures médiévales ou le musée de l'érotisme. Enfin, dans un
tout autre genre, les passionnés d'aviation gagneront à visiter le
trop méconnu Musée de l'aviation de Prague-Kbely, à 8 km au nord-est
de la ville.
Vie intellectuelle
Prague est traditionnellement un centre culturel européen, lieu de
nombreuses manifestations. Citons, entre autres le festival de
cinéma, Febiofest, le festival de théâtre alternatif, Prague fringe
festival, le festival de Prague des écrivains, la quadriennale de
Prague, consacrée à la scénographie et à l'architecture théâtrale.
Le Clementinum, écrin de la bibliothèque nationale tchèque, comporte
une somptueuse bibliothèque baroque, héritée du temps où il abritait
l'université Charles de Prague et qui n'est pas sans rappeler la
bibliothèque de la Hofburg à Vienne. Le monastère de Strahov, dans
Hradcany comporte, quant à lui, deux bibliothèques, l'une
Renaissance et l'autre baroque.